Le secteur agricole se trouve face à une double urgence : démographique et climatique

La France a perdu 100 000 fermes au cours des dix dernières années et 200 000 chefs d’exploitation (sur les 400 000 encore installés sur nos territoires) partiront à la retraite dans les dix prochaines. Ce défi démographique pour l’agriculture, dont nous dépendons pour nous nourrir mais qui rend aussi de nombreux services aux territoires ruraux (entretien des paysages, création d’emplois induits dans les filières agroalimentaires, …) semble d’autant plus gigantesque que le secteur souffre d’une véritable crise de vocation. La faute à des niveaux de revenus faibles ou incertains ; à des aléas de marché, climatiques et sanitaires qui se multiplient mais aussi à une perte de « sens » dans ce métier souvent caricaturé dans les débats actuels.

A cette urgence démographique s’ajoute, plus encore que dans d’autres secteurs – puisque la production agricole se fait à ciel ouvert -, le défi climatique. Accès à l’eau, baisse du recours aux intrants importés notamment pour la fertilisation des cultures, évolution des systèmes d’élevage, diversification des cultures … : les chantiers à mener sont nombreux et devraient être impulsés sans attendre par les politiques publiques. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui : les objectifs de transition ne sont ni définis, ni planifiés collectivement.

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