85% d’agriculteurs déclarent que leur point de vue n’est pas représenté dans le débat public sur l’agriculture.

Une très large part d’agriculteurs ne se retrouvent ni dans l’un, ni dans l’autre des camps idéologiques dont le débat public met en scène l’affrontement sur les questions agricoles. Selon l’association Parlons Climat qui a réalisé une enquête (IFOP / BVA) auprès des agriculteurs fin 2023, au moment où éclataient les mobilisations d’agriculteurs : 85% des agriculteurs considèrent que leur point de vue est mal représenté dans le débat public. Il est également à noter une participation en baisse lors des élections professionnelles de 2025 et un taux de participation particulièrement faible chez les nouvelles générations d’agriculteurs.

D’autre part, contrairement à ce que ce qui est sous-entendu lors des débats médiatiques et politiques sur l’agriculture et selon la consultation menée par The Shift Project en 2025, 93% des agriculteurs sont prêts à engager ou accélérer la transition de leur ferme et 86% se déclarent inquiets du changement climatique et de ses effets pour la viabilité de leur ferme : un résultat de 10 points supérieur à la moyenne des français (cf enquête IFOP de juin 2023 : https://www.ifop.com/publication/la-perception-et-les-inquietudes-des-francais-sur-le-rechauffement-climatique-en-periode-estivale/). La même consultation du Shift Project fait apparaître que 75% des agriculteurs sont inquiets des impacts des produits phytosanitaires sur leur santé.

C’est ainsi qu’il semble possible d’affirmer qu’il existe dans le secteur agricole une large « majorité silencieuse » : les attentes réelles d’un grand nombre d’agriculteurs ne sont pas exprimées dans le débat, pas plus que la multitude de pratiques agricoles durables et résilientes déjà en œuvre sur le terrain – et qui devraient être mieux valorisées et accompagnées par les politiques publiques – ne sont montrées.

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